Ces derniers mois j'ai beaucoup changé encore.. J'suis encore plus épanouie, sûre de moi et de moins en moins d'événements n'arrivent à m'atteindre..
Il y a eu la mort de M., mon ami atteint du cancer. J'ai passé des après-midi à son chevet, je l'ais vu en train de mourrir, et pourtant j'étais là. J'ai versé une larme à l'enterrement mais je ne sais pas très bien si ma tête a vraiment réagie à l'idée qu'il soit mort. Qu'est ce qui fait que je ne me sois pas éffondrée en larmes alors que je tenais à lui ? Qu'est ce qui fait que je me sois si vite remise sur pieds ? Que le jour de son enterrement j'ai l'impression qu'il soit mort depuis des années déjà ?
Pourquoi ma tête ne réagit-elle plus à ces événements ? Je n'ais pas eu la réaction que je souhaitais avoir.
Bien sûr j'ai pleuré.. Oui, mais comme si je le connaissais à peine. Je n'étais pas sous l'emprise de médicaments pourtant.
Je n'ais pas voulu reprendre ces médicaments et pourtant.. Je sais pas pourquoi mais je ne réagis pas comme il le faudrait !
J'en viens à me demander si je suis vraiment "normale", si la dépression et tout ce que j'ai vécu les années précédentes n'a pas alterné mon sens de la réalité, mes sentiments.
Est ce que c'est ça que l'on appelle "être blazé" ???
Plus les jours passent plus je me rebiffe.. Les gens allucinent, ils ont du mal à croire que c'est moi qu'ils ont en face d'eux..
Ils ne savent plus comment réagir.. Ils sont tous bleuffés.. Ils se demandent comment j'ai pu changer et prendre autant de caractère d'un jour à l'autre..
J'suis persuadée qu'au fond ce caractère était toujours là mais qu'il était écrasé et compréssé par des éléments extérieurs.
Oui c'est ça, on va dire que je n'étais pas vraiment moi avant..
Pas vraiment épanouie..
Bien sûr vous me connaissez.. J'adore voir la tête que font les gens face à moi, ils ne savent pas vraiment comment réagir.. Ils se demandent du coup si je suis toujours celle qu'ils ont connu..
Ce n'est qu'un moi ameillioré.. un moi-même épanoui..
C'est ma force qui ressort, mes secrets cachés depuis trop longtemps, mes coups de gueule.. Les injustices que j'ai subi.. Et puis un moi intérieur qui voulait tellement s'exprimer et dire de choses qu'il ne savait pas comment faire et par où commencer..
Un moi qui réalise que le regard des autres, ma foi on peut presque ne pas y prêter attention. Que tout le monde n'est pas obligé de m'aimer et d'approuver. Et surtout qu'on vit pour soi, pas pour les autres !
Je crois que j'ai enfin pris conscience de ça. J'assume d'être en vie. J'suis là et je n'hésite plus à dire ce que j'ai à dire, à faire ce que j'ai à faire et ça c'est ce dont je rêvais depuis toujours.
J'suis butée et plus rien ne m'arrêtera. J'suis têtue et qui essayera de se mettre en travers de mon chemin à mon avis s'en prendra plein la gueule.
Mais j'ai peur.. Peur de perdre les gens que j'aime parce qu'ils pensent que je ne suis plus celle que j'étais..
Ce n'est pas vrai.. J'ai toujours la même base, les mêmes valeurs..
Disons que je suis libre, que je ne suis plus cette petite fille que l'on empêche de parler et qui n'est pas assez sûre d'elle pour profiter de la vie et s'éclater. Mon fond : c'est toujours le même. Je suis toujours moi.
Mais les gens vont-ils finir par s'habituer à ce que je sois si vivante ??? Je ne sais pas.
Parfois je me sens obligée d'imiter la petite fille silencieuse que j'étais pour ne pas choquer mais quand je fais ça je me sens mal.. Je sais qu'au fond ça me fait du mal et que ce n'est pas vraiment ce que je suis..
Je l'ais été par "la force des choses" mais je ne veux pas continuer comme ça. J'ai brisé le silence et je n'en veux plus.
Parce que le silence ça fait trop mal. Il est inhumain de s'infliger ça.
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Je suis fière de toi! Continue, lâche pas... De toute façon, si tu es comme moi, tu ne peux plus retourner en arrière. Oui, il y aura des peurs, des doutes, mais ses peurs seront de moins en moins grande pour laisser place au bonheur de plus en plus longtemps. Par rapport à la mort de ton ami, tu as vécu la tristesse sans t'infliger de grosse peine comme avant et c'est bien. Ne t'en veux pas pour ça. Tu as eu le temps de commencer ton deuil en allant le voir souvent. Et il serait content de voir que tu vas bien, il ne veut (voulait) sûrement pas que tu te déchires de peine pour le lui prouver. Et pour le changement envers ceux que tu aimes, continue à leur montrer qui tu es, à leur parler de toi et ils n'auront pas le choix de t'écouter (moi, les gens m'écoutent quand je croyais avant que les gens n'en avaient rien à faire et je me taisais), mais surtout j'ai découvert que c'était nous qui était dérangé par le changement à faire. Moi, j'y suis allée tranquillement pour ne pas me brusquer, mais aussi ne pas brusquer les autres. Ceux qui ne m'aimaient pas, ne sont pas là. Mais ma famille est là, elle ne m'a pas laissé tombé. Fait attention à toi et continue ton beau cheminement, parce que je sais qu'est-ce que s'est que de ce taire. J'étais une grande silencieuse, mais aussi à trop vouloir dire les choses, on se blesse aussi. Il me faut trouver un juste milieu!!!